L’école

« Le Silat est un art martial, un art de self-défense, mais il dépasse cet aspect (…) il est une démarche de transformation personnelle à travers une observation attentive du pratiquant dans le mouvement. (…) Ce processus de purification par le mouvement et l’introspection ne sont pas pas choses aisées et requièrent un travail soutenu, une pratique personnelle ainsi qu’une supervision. » Grand Maitre Gunawan Rahardja.

LES MOUVEMENTS INDIVIDUELS

Le Silat se pratique sur un sol nu, de préférence en bois, ou sur l’herbe en extérieur. Les mouvements individuels sont divisés en 2 catégories principales : les mouvements courts et les longs mouvements.

Les mouvements courts

Il existe plus de 300 mouvements courts. Ils s’articulent sur des pas de base qu’accompagnent différentes formes de frappes : poings, mains ouvertes, frappes tranchants… et de blocages. Ils comprennent aussi sauts, coups de pieds, roulades et chutes. Ils constituent un vocabulaire qui permettra d’aborder les mouvements longs (ou enchainements), ainsi que leurs directes applications dans le travail à deux d’attaques/défenses, et plus tard dans le combat. À travers un apprentissage progressif, l’élève construit de solides fondations sur lesquelles il développe et affine coordination et perception.

Les mouvements longs

Les longs mouvements sont des enchainements qui s’inspirent de l’observation des animaux : la grue, le serpent, le tigre (…) et de la nature : le bambou, le vent, la fleur de prunier (…). Ils trouvent aussi leur source dans la théorie des 5 éléments : bois, feu, terre , métal, eau ou dans les traditions et la philosophie chinoises : Lohan, Kuan Yin, les 8 Immortels, le Dragon (…) Certains mouvements s’adressent plus particulièrement aux femmes. Les longs mouvements se caractérisent par leur forme harmonieuse et harmonique. Telle une danse martiale, ils invitent à se mouvoir avec force et fluidité, tout en exprimant le caractère particulier du mouvement. Mouvements courts et longs équilibrent et fortifient les fonctions des organes. Ils tonifient les muscles et les os et améliorent la posture. Ils activent et régulent la circulation de l’énergie.

PRATIQUES AVEC PARTENAIRE – TECHNIQUES A DEUX

« La violence a ses limites. La fluidité n’a pas de frontières. Aucune position n’est imprenable. La clé, c’est le mouvement. La clé du mouvement réside dans l’équilibre. Le secret de l’équilibre, c’est d’être naturel. Être naturel, c’est être vide. Vide et plein se succèdent au rythme des situations. » Suhu Subur Rahardja

Composées de mouvements exécutés en face à face en se déplaçant ou sur place, ces techniques d’attaques/défenses sont une application des mouvements courts et une préparation à notre forme de combat « souple » le Tui Chu. Grâce à la répétition, le cycle « action-réaction » devient progressivement naturel. Les registres varient. Certaines techniques très martiales incluent frappes et blocage et sont sans concession. D’autres, plus douces mettent l’accent sur l’esquive, la fluidité et l’harmonie. Des techniques très variées de balayages, projections et clés constituent une partie importante du travail à deux et permettent des mises en situation diverses. Toutes les pratiques avec partenaire se fondent sur le développement du “feeling” : sentir le mouvement et l’intention du partenaire, être à l’écoute de ses propres sensations, être attentif à la relation à l’autre et à la gestion de ses émotions.

TUI CHU

Le Tui Chu est une forme de combat souple et contrôlé qui donne l’opportunité de tester et mettre en pratique mouvements courts et techniques à deux dans un dialogue improvisé et libre. Le Tui Chu développe l’action juste, la vigilance, la maîtrise de soi, qui sont des qualités indispensables dans un contexte de combat réel, comme dans la vie de tous les jours où nous sommes confrontés à des situations difficiles, tant au niveau mental qu’émotionnel.

Le Tui Cu est un échange
Le Tui Chu développe l’action juste, la vigilance, la maîtrise de soi.